Les chemins de traverse


Henry Landroit

Je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais nos déplacements entre les différents lieux de la Ridef (la Palomera, Ordono, la résidence, le restaurant) ont évolué depuis le 23 juillet.
Les organisateurs avaient prévu de nous guider dans ce quartier inconnu en utilisant un système de fléchage original de pas autocollants sur le sol. Au début, tout le monde a suivi ces chemins colorés, le bleu pour telle destination, le jaune pour telle autre, etc.  
Petit à petit, certains (et certaines) ont découvert des raccourcis qui leur permettaient de prolonger quelque peu leur nuit ou leur sieste. Ces nouveaux chemins, non balisés, ont commencé à être empruntés par de plus en plus de participants. Cependant, ils  apparaissaient comme plus difficiles : il fallait supporter des galets errants, quelques montées ou descentes capricieuses. Tous les chemins menaient pourtant aux mêmes récompenses : l’ambiance conviviale d’un atelier, le plaisir renouvelé d’un travail bien fait, un délicieux gaspacho ou un repos bien mérité…
En utilisant ces chemins, l’idée m’est venue d’établir une comparaison avec nos trajectoires personnelles en pédagogie.  Les éducateurs Freinet ne sont-ils pas ceux qui ont osé s’engager dans ces chemins de traverse, en abandonnant les sentiers battus et en cherchant d’autres voies que celles qui leur avaient été proposées durant  leurs études ou par les autorités académiques en général ?
La métaphore est osée, certes. Ce ne sont  pas des raisons de rapidité qui nous motivent mais bien des questions d’efficacité et de cohérence avec nos objectifs éducatifs. Les voies que nous empruntons dans notre travail pédagogique sont certes plus difficiles mais elles ont été ouvertes par des camarades pionniers, élaguées régulièrement, aménagées souvent et au bord du chemin, nous trouvons facilement  des postes de secours, des aides ponctuelles et gratuites.


Caminos alternativos

No sé si os habéis dado cuenta, pero cuando nos desplazamos entre los diferentes lugares de la Ridef (La Palomera, Ordoño, la Residencia y el Restaurante) hemos evolucionado desde el 23 de julio.
Los organizadores habían previsto guiarnos en este barrio desconocido utilizando un sistema de originales huellas pegadas en el suelo. Al principio, todo el mundo seguía estos caminos coloreados; el azul para tal sitio, el amarillo para el otro, etc.
Poco a poco, algunos (y algunas) han descubierto atajos que permitían prolongar la noche o la siesta. Estos nuevos caminos, no señalizados, han comenzado a ser usados cada vez por más participantes. Sin embargo parecían más difíciles: había que pasar por caminos pedregosos, algunas subidas y bajadas caprichosas. Todos los caminos conducían sin embargo a las mismas recompensas: el ambiente cordial de un taller, el placer de un trabajo bien hecho, un delicioso gazpacho o un merecido reposo.

Utilizando estos caminos, se me ha ocurrido la idea de establecer una comparación con los trayectos personales en pedagogía. ¿No son los educadores Freinet  los  que se han atrevido a usar estos caminos alternativos abandonando las sendas pisoteadas  y buscando otras vías diferentes de las que les propusieron durante sus estudios, o por las autoridades académicas en general?       

La metáfora es atrevida, es verdad. No son razones de rapidez las que nos mueven si no cuestiones de eficacia y de coherencia con nuestros objetivos. Los caminos que usamos en nuestro trabajo pedagógico son más difíciles pero han sido abiertos por camaradas pioneros, limpiados  con regularidad, transformados de tanto en tanto, y a los bordes del camino encontramos con facilidad puestos de socorro, ayudas puntuales y gratuitas.


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